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18 octobre 2017

Le référendum de la Catalogne vu par Aure Adell

©Photo TC Media – Jean-Philippe Langlais

MATAPÉDIENNE D'ADOPTION. Le récent référendum en Catalogne trouve écho dans La Matapédia. Entretien avec Aure Adell, originaire de Reus en territoire catalan, maintenant établie dans la Vallée.

Mme Adell réside dans La Matapédia depuis 2013. Elle travaille à distance pour l'entreprise Ecoinstitut, basée à Barcelone, une coopérative qui œuvre dans le domaine de l'environnement. Si la question de l'indépendance de la Catalogne soulève les passions de l'autre côté de l'Atlantique, Aure Adell admet se sentir peu interpelée par la situation. Elle dit adopter une position de neutralité sur le sujet.

« Si la Catalogne devient indépendante, ça n'affecte pas trop ma vie personnelle et ça ne change rien à mon travail. Je remarque que dans le débat entourant l'indépendance de la Catalogne, il y a souvent les arguments culturels et identitaires. Mais dans ma conception du nationalisme, à la base, c'est très économique », indique Mme Adell.

Au référendum sur l'indépendance de la Catalogne du 1er octobre, le « oui » l'a emporté à 90,18 %. Le taux de participation n'était que de 42,38 %. La démarche a toujours été contestée par le gouvernement espagnol. « Comme le référendum n'était pas légal, je pense qu'il y avait plein de gens qui étaient contre, qui ne sont même pas allés voter. Ce n'était pas parce qu'ils ne voulaient pas, c'est juste parce qu'ils ne croyaient pas au processus », estime Aure Adell.

Même si la question de l'indépendance de la Catalogne a peu de conséquences sur sa vie quotidienne, Mme Adell indique qu'elle aurait exercé son vote si elle était en Espagne au moment du référendum. « Même si ce n'était pas légal, je pense que je serais allée voter, juste pour dire: "Laissez-nous faire notre référendum. Ça n'a pas de sens que vous nous empêchez de faire quelque chose comme ça". Juste pour l'acte, j'y serais allée, mais j'aurais probablement voté en blanc. »

Sujet sensible

Si la question nationale a souvent entraîné de vifs débats dans les chaumières québécoises, en Catalogne, « ce n'est pas un sujet qui peut brises des familles, mais il peut briser des amitiés », selon Aure Adell, qui rappelle, à plus large échelle dans le temps, le contexte historique en Espagne. « Les sujets de la mémoire historique amènent toujours des problèmes et des conflits. Ça n'a jamais été quelque chose de vraiment discuté pour trouver un consensus national. Il y a plein de monde qui était pour Franco à l'époque et pour le régime qu'il y avait. Il y en avait beaucoup d'autres qui étaient contre, mais il y a eu une guerre civile. Toutes ces blessures sont encore là, je pense. »

La semaine dernière, le président catalan a décidé de suspendre l'indépendance afin d'entreprendre un dialogue avec le gouvernement espagnol. Aure Adell ignore quelle tournure prendra cette histoire. « Je pense que le gouvernement catalan essaie juste de gagner du temps pour les conséquences politiques. Le gouvernement espagnol est tellement fermé par rapport à ça, que je ne pense pas qu'il veuille négocier quoi que ce soit maintenant. »

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