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06 septembre 2022

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

Une Amquienne à la barre d’une marque de vélo féminine mondialement reconnue

AMQUI

vanessa lebrun

©Photo Gracieuseté

Vanessa Lebrun d’Amqui combine sa passion pour le vélo de montagne et celle du marketing dans le cadre de son travail.

Native d’Amqui, Vanessa Lebrun a réussi à se frayer un chemin dans l’univers du cyclisme et du marketing en accédant à un prestigieux poste chez un grand fabricant de vélo. Spécialiste de la marque « Liv » chez Giant Canada, la passionnée de vélo nous parle de son parcours et de son quotidien dans l’Ouest canadien.

Parle-moi de ton parcours. Qu’est-ce qui t’a amené dans l’Ouest canadien ? Comment as-tu réussi à obtenir un poste aussi important au sein de l’entreprise Giant ?

Après avoir complété mes études en Sciences humaines au CMEC, j’ai obtenu un baccalauréat en Sciences de la Consommation à l’Université Laval. Il s’agit d’un programme universitaire qui marie plusieurs domaines en lien avec la consommation de biens et services, tels que le marketing, la distribution, le comportement du consommateur ainsi que le droit du consommateur.

Je n’ai jamais été très sportive du côté académique, mais j’ai toujours apprécié le vélo pour me déplacer et demeurer active. En 2011, je me suis procuré mon premier vélo de montagne et c’est à ce moment que ma passion pour le cyclisme a commencé à croître. En 2015, suite à l’invitation d’un ami Matapédien qui habitait en banlieue de Vancouver depuis quelques années déjà, je suis déménagée en Colombie-Britannique.

Le vélo a immédiatement commencé à faire partie de mon quotidien. L’accessibilité au sport est vraiment incroyable ici. J’ai tranquillement développé des contacts dans l’industrie du vélo et après deux ans, j’ai appliqué pour un poste de représentante aux ventes internes chez Giant Canada. Mon parcours académique, ma connaissance du français et mon intérêt pour le sport m’ont permis de décrocher un emploi. Et c’est comme ça qu’a débuté mon aventure dans l’industrie du vélo.

vanessa lebrun

©Photo Gracieuseté

À quoi ressemble une journée de travail typique et quel est ton rôle chez Giant ?

J’ai occupé un poste de vente pendant deux ans, et je travaille dans le département marketing depuis 2019, en tant que spécialiste de la marque Liv. C’est un très grand privilège pour moi de représenter la seule marque de vélo au monde qui est entièrement dédiée aux femmes. Nous occupons vraiment une place unique et stratégique dans l’industrie.

Globalement, mon rôle consiste à assurer le succès des produits Liv et accroître la notoriété de la marque sur le marché canadien. Je gère entre autres un programme d’ambassadrices qui inclut plus de 30 femmes incroyables de partout à travers le pays. Je développe du contenu local afin de promouvoir les produits, les athlètes et les ambassadrices canadiennes. Mon objectif principal est de faire connaître la marque au Canada et d’inciter plus de femmes à considérer le vélo comme loisir, mode de transport et sport. J’ai aussi la chance de supporter des évènements locaux, ainsi que des évènements d’envergure internationale tels que Crankworx Whistler. Mes journées sont vraiment diversifiées et ça me garde motivée.

Est-ce que le défi est plus grand pour une femme francophone de faire sa place dans un domaine sportif anglophone ? As-tu rencontré des embûches ou des défis?

L’industrie du vélo a toujours eu la réputation d’être un milieu majoritairement masculin, cependant on y trouve de plus en plus de femmes inspirantes dans des postes à tous les niveaux. Avec la marque féminine Liv, Giant Group crée plus d’opportunités pour les femmes et mène un peu la charge en inspirant les autres à faire de même. Il serait faux d’affirmer que tout le monde a la même opportunité de faire ses débuts dans le domaine, mais je crois que les compagnies font de plus en plus d’efforts pour être plus inclusifs, qu’on parle de genre ou d’ethnicité.

Depuis quelques années déjà, nous nous efforçons vraiment à briser les vieilles habitudes et à développer des partenariats qui représentent davantage les cyclistes de tous les milieux et toutes les origines. Pour ce qui est de travailler dans l’Ouest canadien, je crois que c’est un grand atout que de parler français. Pour toute entreprise canadienne, le Québec représente une grosse partie du marché et c’est un avantage incroyable que de pouvoir communiquer dans la langue natale de nos détaillants québécois, ainsi que de comprendre la culture. Quoique nous ayons une belle communauté à Vancouver, la main-d’œuvre francophone qualifiée n’est pas toujours facile à trouver.

Quels sont les bons coups professionnels ou les accomplissements dont tu es particulièrement fière?

En janvier 2020, j’ai eu la chance d’aller visiter la maison-mère de Giant Group à Taipei en Taiwan. Pour l’occasion, on m’a invité à faire une présentation sur le succès de la marque Liv pour nos collègues de partout dans le monde. C’était vraiment une expérience mémorable de partager nos réussites dans un tel milieu et de découvrir la culture Taiwanaise. Dans le cadre du festival de vélo de montagne Crankworx Whistler, j’ai aussi eu la chance d’organiser à deux reprises l’un des plus gros évènements de vélo de montagne « freeride » féminin au monde : Liv A-Line. Cette année, la météo a vraiment été de notre côté, et après deux ans d’absence, c’était complètement incroyable de voir à quel point le sport a progressé chez les femmes. J’ai eu des frissons et un petit buzz pendant trois jours après l’évènement.

Parle-moi de ton mode de vie en Colombie-Britannique. Qu’est-ce que le vélo représente dans ta vie, dans ton quotidien ?

J’ai un mode de vie vraiment actif ici. Le vélo est tellement accessible que je peux littéralement en faire à tous les jours, que ce soit en montagne, pour me rendre au travail, à la plage, etc. Nous avons des belles routes pour faire du cyclotourisme, un parc intérieur, des rues entières dédiées au vélo, des « skateparks » à tous les coins de rue. C’est vraiment le paradis pour tout amateur de vélo.

J’ai développé une belle communauté autour du vélo de montagne et depuis deux ans, je suis membre du conseil d’administration de notre association de vélo de montagne locale, North Shore Mountain Bike Association, qui est l’une des plus grosses en Amérique du Nord. Il y a vraiment beaucoup de travail impliqué dans l’entretien des sentiers, mais ça représente aussi beaucoup de gestion et de politique. C’est vraiment intéressant de comprendre tout ce que ça représente et de m’impliquer pour redonner à la communauté qui m’apporte tellement au quotidien. 

J’ai l’impression que le vélo de montagne est beaucoup plus populaire dans l’Ouest du Canada. Qu’est-ce qui explique cette tendance selon toi ? Est-ce que le Québec, voire La Matapédia aurait le potentiel de développer ce créneau davantage selon toi ?

Il y a quelque chose de vraiment unique en Colombie-Britannique. C’est un peu ici que tout a commencé. On a la chance de côtoyer des légendes du sport et beaucoup d’athlètes s’établissent ici pour pratiquer le sport. Des amateurs de partout dans le monde se déplacent pour venir rouler nos sentiers. On est vraiment privilégiés. Je crois qu’en plus du relief, nos saisons sont à la source de la grande popularité du sport. Ici c’est possible de rouler à l’année. Nos sentiers sont développés pour supporter du trafic même lorsqu’il pleut constamment, alors que les sentiers du Québec s’endommagent beaucoup plus rapidement en conditions humides à cause des saisons et du différent type de sol. Le fait qu’il y ait plus d’amateurs, ça représente aussi plus de fonds et plus de bénévoles prêts à mettre la main à la pâte pour entretenir les sentiers.

Ceci étant dit, c’est vraiment épatant tout le développement qu’il y a au Québec au niveau du vélo de montagne. La région de Québec est en train de devenir une destination de renommée. Le vélo de montagne représente une belle opportunité pour les régions puisque ça attire les gens et les entreprises du coin peuvent en bénéficier : hébergement, restaurants, épiceries, coaching, location et réparation de vélo. Je crois qu’une petite équipe travaille éventuellement au développement et à l’entretien des sentiers au Parc Régional de Val-d’Irène et c’est beau à voir. C’est un investissement qui peut rapporter, autant pour les individus que pour les entreprises de la région.  Ça prend seulement des gens passionnés qui souhaitent s’impliquer!

Quels conseils aimerais-tu donner pour atteindre une carrière comme la tienne ?

Il ne faut pas avoir peur de commencer petit et de persévérer pour atteindre ses objectifs. Il y a 5 ans, je n’aurais jamais imaginé faire partie de l’équipe de marketing du plus grand fabricant de vélo au monde. Je crois que ma formation académique m’a bien préparé pour le poste que j’occupe présentement, mais c’est la passion et la patience qui m’ont permis de me rendre où j’en suis.

Où te vois-tu dans 10 ans ? As-tu des projets personnels ou professionnels, des objectifs de carrière que tu aimerais atteindre ?

Dans les prochaines années, j’espère continuer à m’impliquer dans l’industrie de diverses façons. J’aimerais obtenir des certifications pour coacher et guider en vélo de montagne. Ça répondrait vraiment à mon petit côté aventurier et me permettrait aussi de faire découvrir le sport à encore plus de gens. Faire partie d’une compagnie internationale comme Giant Group ouvre tellement de portes, je suis curieuse de voir ce que l’avenir me réserve!

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