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03 avril 2023

Julie Côté - redactionamqui@medialo.ca

Services ambulanciers: les heures de rupture de service ont quintuplé dans le Bas-Saint-Laurent

Ambulanciers

©Photo-archives

Les ruptures de services sont de plus en plus fréquentes au Bas-Saint-Laurent.

Les ruptures de service ambulanciers ont connu une augmentation fulgurante dans la région du Bas-Saint-Laurent depuis trois ans, selon des documents obtenus par la Voix de la Vallée en vertu de la loi à l’accès à l’information.

Dans la région, le nombre d’heures non assurées par les services ambulanciers est passé de 95 entre avril 2020 et mars 2021 à 569 entre avril 2022 et mars 2023, soit presque six fois plus. Entre avril 2021 et mars 2022, ce sont 217 heures de ruptures qui ont été enregistrées.

« Effectivement, les heures non-assurées ont augmenté mais le nombre d'heures de rupture est très minime par rapport au nombre d'heures de service ambulancier dans la région qui est de 222 951 heures », a souligné par courriel Gilles Turmel, conseiller aux relations médias pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent.

Il soutient également que la majorité des heures non-couvertes sont dues à des remplacements de dernière minute non possibles en lien avec des règles de repos de la CNESST pour les horaires de faction. « Par exemple, si un paramédic n'a pas eu 4 heures de repos consécutives à l'intérieur d'une période de 16 heures ou qu'il n'a pas eu 8 heures de repos consécutives à l'intérieur de 24 heures, l'employeur doit lui accorder une période de repos de 8 heures. C'est dans ces situations principalement qu'il peut arriver qu'il ne puisse trouver des ressources dans un court laps de temps », a-t-il expliqué.

Lorsqu’une entreprise ambulancière utilise des horaires de faction, un ambulancier est sur appel chez lui 24 heures sur 24 pendant sept jours consécutifs. Lorsqu'il reçoit un appel d’urgence, il se rend d’abord au point de service avant de partir à bord de l’ambulance pour l'intervention. Les zones ou les horaires de faction sont utilisés, Matane et Mont-Joli, ont à eux-seuls près de la moitié des heures de découverture de la région en 2022-2023.

Des paramédics épuisés et découragés

Se donnant corps et âmes à leur vocation, de plus en plus de paramédics se sentent découragés par leur situation professionnelle.

« Ça fait 10 ans que je fais ce métier-là, et j’ai passé proche de quitter à plusieurs reprises. Il n’a pas d’avancement dans ce métier-là, on est paramédic et c’est tout, on reste dans nos ambulances et on ne bouge pas de là alors qu’en Ontario et d’autres provinces, les paramédics peuvent être utilisés en centre hospitalier, au triage, dans les cliniques, ici on est loin d’être utilisés à notre plein potentiel », a déploré Marc-Olivier Plante, paramédic dans la région de Saint-Fabien.

«Les gens sur le terrain font du temps supplémentaire, ça fait partie de leur quotidien, parce que si il n’y aurait pas ça, il y aurait de la découverture», a souligné Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN responsable du secteur préhospitalier. «La situation risque d’être encore plus inquiétante durant la période estivale, comme la région est fortement touristique durant cette période, et les gens vont finir par s’épuiser, parce que c’est bien beau le côté valorisant et pécunier du temps supplémentaire, à moment donné, c’est le corps qui te rattrape», a-t-elle ajouté.

« La majeure partie des jeunes qui sortent de l’école et arrivent dans le métier se disent qu’ils ne seront pas paramédics pour le restant de leur vie en raison des conditions de travail, particulièrement. Ils prennent ça comme un sideline, et on déjà un plan B », constate Jérémie Landry, paramédic pour la région de Rimouski/Mont-Joli et vice-président aux relations de travail à la Fédération des employés du préhospitalier du Québec.

Une lueur d’espoir avec le projet de loi 15 ?

Déposé mercredi, le projet de loi 15 de Christian Dubé n’apporte pas nécessairement tous les changements demandés par les acteurs du système préhospitalier d’urgence, mais certains se disent plutôt optimistes par rapport à certaines réformes annoncées dans le projet de loi.

«Le projet de loi introduira une responsabilisation indispensable pour le système de soins préhospitaliers d'urgence. Tout est au niveau stratégique, donc pas grand-chose sur les détails de la façon dont cela profitera à la vie des paramédics & des personnes qu'ils servent», a écrit sur Twitter Hal Newman, qui a fondé le site web et la page du réseau Facebook La dernière ambulance, qui suit de près l'évolution de la couverture ambulancière dans la province. 

«Je ne m'attendais pas à une solution miracle pour le système de soins préhospitaliers d'urgence.  Les modifications législatives sont les plus importantes depuis 2002 ou peut-être 2011. Le Diable sera dans la mise en œuvre. Portons témoignage», a-t-il rajouté, dans une autre publication.

 

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