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30 novembre 2023

Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca

Paver la voie pour les futures camionneuses

CAUSAPSCAL

jennifer lechasseur

©Photo gracieuseté

Jennifer Lechasseur Dechamplain longe les routes du Canada et des États-Unis en compagnie de son meilleur ami.

Le regroupement Camionneuses Québec a dévoilé l’identité des conductrices en lice pour le prix « Femme de l’année 2023 ». Jennifer Lechasseur Dechamplain de Causapscal figure parmi les nommées. Elle nous parle de ses débuts et de son quotidien comme chauffeuse de camions lourds au sein d’une compagnie de Mont-Joli.

Parle-moi de ton parcours, de tes débuts dans l’industrie du transport routier.

Je travaillais dans une garderie, et la garderie avait un autobus. Ils m’ont demandé de passer mon permis pour conduire l’autobus de la garderie. Comme j’avais le permis d’autobus, je pouvais conduire des limousines, donc le soir et les fins de semaines, je conduisais des limousines pour des mariages et des occasions spéciales. J’ai eu l’occasion de conduire des cubes 26 pieds pour transporter des colis de Poste Canada.

Ensuite de cela, j’ai décidé de passer mon permis de classe 1 pour conduire un 53 pieds. Mon chum a sa classe 1, puis mon père est camionneur aussi, donc la fin de semaine, je pratiquais avec eux. J’ai pris mon rendez-vous pour passer mon permis classe 1 que j’ai passé du premier coup. Je n’ai pas eu de cours, ni de formation, c’est vraiment mon père et mon chum qui m’ont appris à conduire un 53 pieds. La semaine d’après, je commençais à conduire un gros 53 pieds.

Pourquoi as-tu décidé de faire le métier de camionneuse ?

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Comme mon père et mon conjoint conduisent des camions, puis comme j’avais déjà conduit des limousines, des autobus et que ça me passionnait, j’avais envie de conduire encore plus gros. J’avais le petit « challenge » intérieur de dire qu’une fille peut conduire cela. Un camion sur le chemin c’est impressionnant, surtout quand tu vois une femme débarquer c’est encore plus impressionnant. Cela me permet aussi de voir mon conjoint davantage, comme on est souvent sur la route en même temps.

Qu’est-ce qui te plaît le plus de ton métier ?

Conduire un transport, c’est le « fun » en soi, c’est massif, tu es confortable, tu vois des paysages à couper le souffle. Il y a des nouveaux défis chaque jour, c’est ce que j’aime. Comme aujourd’hui, cela peut être de la neige, de la pluie. Les conditions météorologiques représentent un grand défi. Ce sont des petits défis qui rendent le travail plaisant.

Un des autres points que je trouve plaisant, c’est que je voyage avec mon chien. La compagnie pour qui je travaille me permet d’avoir mon chien avec moi dans le camion. Ça fait un an que je voyage avec mon chien, c’est mon meilleur ami. Cela me permet de me sentir moins seule.

À quoi ressemble une semaine de travail ?

On roule en moyenne entre 4 500 à 5 000 kilomètres par semaine. Tout dépendant des compagnies et des semaines, cela peut varier. Le but du camionnage c’est de transporter de la marchandise, du point A au point B. Chaque matin, quand on se lève, on doit faire une inspection mécanique et visuelle du camion. On doit s’assurer que tout est en ordre avant de prendre la route. Chaque camionneur doit faire une inspection de son camion à chaque 24 heures.

Au Québec, moins de 5% des conducteurs de camions lourds sont des femmes. As-tu déjà sentie que c’était plus difficile d’être une femme dans ton domaine ?

C’est certain qu’il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes. De façon générale, je pense que nous sommes bien perçues. Ça dépend toujours qui tu rencontres [rire]. Oui, il y a encore des vieilles mentalités qui considèrent que notre place est dans une cuisine. Mais, il y en a que ça les rend fier de voir une femme faire ce métier-là, qui est un métier difficile. Une fois, un monsieur camionneur est descendu de son camion pour me serrer la main, il était content de me voir et m’a félicité de faire le métier de camionneuse.

Selon toi, quelles sont les qualités d’un bon camionneur(euse) ?

Cela prend une confiance en soi incroyable. Il faut être dévouée à son travail tout en étant très autonome car on parcourt de longues heures seules. Il faut aussi avoir un bon sens de la débrouillardise et résister au stress et à la fatigue. La courtoisie avec les autres usagers de la route, c’est important.

Quel(s) conseil(s) souhaites-tu donner aux femmes qui songent à pratiquer ton métier ?

Le seul conseil que je peux donner en tant que camionneuse pour une future camionneuse, c’est de foncer! Si tu as une passion pour conduire des gros transports, vas-y! Je te conseille de faire le cours, comme un DEP en transports. Il y a certaines écoles comme le Centre de formation en transport de Charlesbourg (CFTC) qui donnent des petits trucs et des bons points de base pour t’aider à performer tous les jours dans le domaine du camionnage. Il ne faut pas se le cacher, comme camionneuse, on fait face à certains préjugés. Il va toujours y avoir du monde qui ne sera pas content de voir une femme dans un camion. Je le sais, je le vois à chaque jour. Mais en même temps, il y en a d’autres qui sont contents de te voir. C’est gratifiant de conduire une grosse machine comme cela, c’est beau à voir. C’est un domaine qui manque tellement d’employés, tu vas trouver du travail ce ne sera pas long !

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