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Retour26 septembre 2024
Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca
La Fermette Fleurie : vivre de passion et d’eau fraîche
CAUSAPSCAL
©La Voix de La Vallée – Carolanne D’Astous Paquet
Linda s’épanouit dans les jardins pendant que Virginie se dévoue à la création de bouquets.
À l’été 2022, Virginie Barbeau et sa belle-sœur Linda Poirier se sont lancées dans une aventure audacieuse, celle de créer la première ferme florale écoresponsable de La Matapédia. Animées par la volonté de reconnecter avec la nature, elles nous racontent leur petite histoire entrepreneuriale en nous partageant leurs projets d’avenir.
L’idée germait depuis longtemps dans l’esprit de Virginie, plus particulièrement durant un congé de maternité. Inspirée par une amie qui a démarré une ferme florale dans la région de Québec, elle a décidé de suivre son instinct et d’entreprendre des démarches pour trouver une terre agricole. « Personnellement, je recherchais un projet où je serais amenée à travailler avec mes mains. Dans mon troisième congé de maternité, j’ai commencé à regarder sérieusement la possibilité », raconte Virginie. Consciente des compétences de Linda en jardinage et floriculture, elle lui propose de se joindre à l’aventure. « Je savais que Linda c’était une pro de la culture. Je lui en ai glissé un petit mot et elle a tout de suite embarqué », affirme-t-elle.
Un rêve devenu réalité
Trouver l’emplacement idéal pour une ferme florale n’a pas été sans défis. Au-delà du terrain, la disponibilité d’une source d’eau était cruciale. « On avait entamé des démarches sur le lot familial. L’enjeu c’est toujours de trouver, oui du terrain, mais cela prend une source d’eau », explique Virginie. Finalement, elle est parvenue à dénicher un lopin de terre qui répondait à tous les critères. « On dirait que les astres se sont alignés, on a finalement mis la main sur le petit lopin de terre ici à Causapscal. Merci David [rire] », ajoute-t-elle en faisant référence à l’ancien propriétaire. Virginie et sa petite famille ont alors emménagé sur cette nouvelle terre du rang A, ce qui facilite grandement la gestion de la ferme florale.
Les deux Matapédiennes à la tête de l’entreprise se partagent tout de même les tâches de la ferme. Virginie, dotée d’un esprit créatif, s’occupe surtout de l’aspect artistique et marketing, tandis que Linda, infirmière de profession, met à profit son expertise en floriculture. « On a chacune nos départements, ce qui fait en sorte qu’on ne se pile pas sur les pieds », précise Virginie.
Des défis, mais une passion qui persiste
Comme dans toute aventure entrepreneuriale, les débuts de La Fermette Fleurie n’ont pas été sans embûches. Une mauvaise analyse de sol a conduit à une problématique lors de leur première saison, où de nombreuses fleurs n’ont jamais fleuri. « C’est énormément de nouveaux apprentissages », admettent-elles. « Jardiner pour le plaisir et se lancer dans la culture de fleurs, c’est deux choses », souligne Linda. Mais malgré ces défis, leur passion pour les fleurs les motive à continuer. « On travaille fort, on est fatigués le soir, mais c’est de la belle fatigue », confie Linda.
Une approche écoresponsable
L’une des valeurs fondamentales de La Fermette Fleurie est le respect de l’environnement. Les deux entrepreneures ont choisi d’adopter des pratiques écoresponsables, notamment l’utilisation d’engrais naturels, l’absence de produits chimiques et l’emploi d’emballages recyclables. Pour elles, la ferme représente bien plus qu’une entreprise. C’est un projet familial, un lien fort avec la terre. « On est tissés serrés. On a toujours été amenées à travailler ensemble avant de se lancer en affaires, que ce soit pour des corvées de bois, à la cabane à sucre. Ça s’est fait naturellement », expliquent-elles.
Pour Linda, travailler à la ferme a un effet presque thérapeutique. « Le seul temps où je ne pense à rien, c’est quand je joue dans la terre », confie-t-elle. Malgré leur emploi du temps chargé, avec chacune trois enfants à charge et un travail à temps plein, ces deux femmes trouvent une forme d’équilibre dans leur passion commune pour les fleurs. Avec plus d’une soixantaine de variétés de fleurs, la Fermette Fleurie produit des fleurs à couper, locales et écologiques, qui sont vendues en bouquets, par abonnement ou sur demande.
Si la ferme est principalement opérationnelle de mai à septembre, les deux entrepreneures travaillent sans relâche tout au long de l’année. « Mes premiers semis sont plantés en janvier », précise Linda. Avec l’ambition de prolonger la saison de culture, elles prévoient la construction de serres dans un futur rapproché. Un projet d’auto-cueillette est également dans leurs plans, afin d’inviter les gens à venir récolter eux-mêmes leurs fleurs. Avec La Fermette Fleurie, Virginie et Linda ont su créer bien plus qu’une ferme florale. Elles cultivent aussi des liens étroits avec la terre, leur famille et leur communauté, tout en « semant du bonheur au quotidien », concluent-elles.
©Photo gracieuseté – La Fermette Fleurie
Située dans le rang A de Causapscal, la Fermette Fleurie est une ferme de fleurs à couper locale, familiale et écoresponsable.
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