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Retour01 octobre 2024
Carolanne d'Astous Paquet - cdastous@medialo.ca
Combattre un cancer du sein à 28 ans
Mois de la sensibilisation au cancer du sein
©Photo gracieuseté – Roxanne D’Astous photographe
Atteinte d’un cancer du sein à seulement 28 ans, une jeune mère de Causapscal raconte les hauts et les bas de cette lutte contre la maladie.
Le mois d'octobre, dédié à la sensibilisation au cancer du sein, rappelle l'importance du dépistage précoce et du soutien envers celles qui traversent cette épreuve. Marie-Claude Landry de Causapscal fait partie de ces femmes qui, en plus de lutter contre la maladie, continuent d’assumer leur rôle parental. Elle partage son histoire dans un témoignage rempli de force et de résilience.
Le 28 juin dernier, la vie de Marie-Claude Landry a pris un tournant inattendu lorsqu’elle a découvert une masse sur son sein gauche. Sans imaginer le pire, la petite voix intérieure de Marie-Claude l’a conduite à se confier à sa mère et à une amie qui travaille dans le domaine de la santé. Ces dernières l’ont encouragée à consulter rapidement. « J’ai appelé le GMF, et j’ai obtenu un rendez-vous le 4 juillet avec ma médecin de famille qui a pris la situation au sérieux et m’a référé à la clinique du sein, à Rimouski. Le 11 juillet, j’avais déjà mon rendez-vous à Rimouski pour les tests et j’ai immédiatement eu une biopsie d’urgence ce jour-là. C’est à ce moment que j’ai su en dedans de moi que c’était un cancer, un feeling très fort. L’équipe médicale ne m’a jamais fait sentir l’urgence de la situation, mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas la procédure normale et qu’il y avait de quoi s’inquiéter », se souvient-elle.
Née un 28, la jeune Matapédienne de 28 ans voyait cette année comme un signe de chance. Or, elle s’est plutôt retrouvée face à un grand bouleversement. Le 19 juillet, Marie-Claude apprend qu’une tumeur s’est bel et bien développée dans son sein. Son médecin lui apprend également qu’il s’agit d’un « carcinome canalaire infiltrant grade 2 HER2 positif avec métastases aux ganglions », soit l’une des formes les plus agressives de cancer du sein. « J’ai vécu beaucoup de colère et un grand sentiment d’injustice. J’ai toujours eu une vie active, un mode de vie sain sans excès et surtout, j’ai seulement 28 ans. Je suis maman monoparentale à temps plein d’une petite fille de 5 ans. La peur de laisser ma fille seule, de ne pas être en mesure de m’occuper d’elle comme je le fais depuis le jour 1, la peur de mourir… Tout ça m’a envahi et cette peur-là sera toujours un peu présente. »
Malgré le choc, Marie-Claude est rapidement passée en mode solution. « J’avais hâte de commencer mes traitements, de savoir le plan de match. […] Je ne me suis jamais vraiment apitoyée sur mon sort, j’étais prête à me battre et j’essayais d’être forte pour mes proches qui ont accueillis la nouvelle difficilement », exprime la jeune mère de famille.
Le combat contre la maladie
Présentement, Marie-Claude est en plein milieu de son combat contre le cancer. « Je suis à mon troisième cycle de chimiothérapie. Mon protocole indique six cycles avant d’être admissible à la chirurgie. Je reçois deux types de chimiothérapies et deux traitements ciblés contre mon type de cancer. Dans mon parcours, j’ai appris qu’il y avait différents types de cancer du sein et dans mon cas, mon cancer est porteur d’une mutation appelée HER2+ qui rend celui-ci très agressif. Il a la capacité de croître super rapidement et de se propager rapidement aussi », explique-t-elle.
Être maman en pleine lutte contre le cancer amène des défis supplémentaires. Marie-Claude a d’ailleurs longuement réfléchi à la façon dont elle aborderait le sujet avec sa petite. « J’ai toujours utilisé les vrais mots avec elle pour qu’elle soit le plus au courant possible de ce qui se passe, mais en étant aussi rassurante. Mon objectif était qu’elle sache la situation, mais qu’elle ne soit pas terrifiée par tout ça. Je lui ai expliqué que maman avait une maladie dans un sein qui s’appelle le cancer. Que c’était un ennemi et que mes petits soldats pour combattre les maladies avaient de la difficulté à vaincre l’ennemi. Les médecins allaient m’aider avec des médicaments très puissants pour le battre. »
Certes, les mots cancer et chimiothérapie font désormais partie du langage courant de Marie-Claude et Laurie-May. « Ça fait partie de notre quotidien maintenant. Malheureusement, ma fille me voit avoir des nausées et subir les effets secondaires de la chimiothérapie. Souvent elle me dit [c’est signe que le cancer meurt hein maman] et je lui réponds [oui ma chérie c’est le prix à payer pour guérir]. » Bien que Marie-Claude subisse de nombreux effets secondaires avec ses traitements, cette dernière reste positive, d’autant que son corps réagit bien aux soins.
Depuis le début de son traitement, Marie-Claude a traversé de nombreux défis, tant émotionnels que physiques, mais la perte de ses cheveux demeure, pour elle, l’un des chocs les plus difficiles à encaisser. « C’est peut-être banal pour certains, mais c’est présentement l’épreuve la plus difficile que je vis… chaque jour, je ne me reconnais pas dans le miroir. Chaque jour, même dans les bonnes journées, le miroir me rappelle ma maladie. Je me couvre toujours la tête et c’est terriblement difficile pour moi de me mettre le crâne à nu, même devant mes proches et mon amoureux. Je me sens vulnérable sans mes cheveux et ça joue beaucoup sur mon estime de moi. »
L’importance du soutien
Le 23 septembre dernier, lors d’un suivi en oncologie, Marie-Claude a appris que sa masse de 8 centimètres par 6 centimètres est totalement dissoute et qu’elle risque de ne pas avoir besoin de chimiothérapie après sa chirurgie. « Ça donne espoir, ça donne envie de continuer de se battre. Je dois poursuivre la fin de mon protocole de chimiothérapie pour tuer les cellules qui restent, celles qui ne sont pas perceptibles au toucher et aussi celles qui auraient pu aller se loger dans d’autres organes. Normalement, mon dernier traitement de chimio sera le 4 décembre. Une chirurgie prévue en janvier 2025 et je poursuivrai un traitement ciblé pour 1 an environ », se réjouit-elle.
Dans cette épreuve, la jeune maman malade bénéficie du soutien précieux de ses proches. « J’ai l’immense chance d’avoir ma maison en face de celle de chez mes parents et je me compte terriblement chanceuse. C’est rassurant de les avoir aussi proche pour m’aider dans la gestion du quotidien. On est une équipe! Mon papa m’aide avec l’entretien de ma maison, ma maman s’occupe souvent des soupers, faire mes petites commissions, ils s’occupent de ma fille lorsque j’ai besoin de repos, m’accompagnent à mes rendez-vous médicaux et surtout, ils sont un support moral important dans tout ça. Lorsque ma fille est à l’école j’essaie de me reposer le plus possible pour avoir l’énergie et du temps de qualité avec elle à son retour de l’école. On prend ça une journée à la fois et c’est vraiment la clé du succès pour ne pas se sentir submergé dans tout ça. » Une amie de Marie-Claude a également lancé une campagne de sociofinancement pour aider la mère monoparentale à souffler un peu plus financièrement durant ses traitements.
Malgré l’ironie d’avoir été frappée par le cancer dans ce qu’elle espérait être son « année chanceuse », Marie-Claude s’accroche au positif : avoir reçu son diagnostic à temps. « Ce qui est dangereux avec le cancer, lorsque tu commences à avoir des symptômes, souvent il est trop tard. Dans mon cas, c’était vraiment le temps que je m’en rendre compte, puisqu’il avait commencé ses ravages en faisant des métastases aux ganglions. » Marie-Claude sait que la bataille n’est pas terminée, mais elle l’affronte avec une détermination inébranlable, portée par l’amour de sa fille et l’espoir de guérir.
Il est important de se rappeler que le cancer du sein est le plus répandu chez les femmes au Canada. Le dépistage précoce, et l'autopalpation mammaire, sont essentiels pour détecter toute anomalie et ainsi améliorer les chances de guérison.
« Ma fille et moi ne sommes pas à nos premières grandes épreuves. Nous avons traversé des tempêtes ensemble et nous sommes littéralement des guerrières. » -Marie-Claude Landry
©Photo gracieuseté – Roxanne D’Astous photographe
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